mercredi 25 novembre 2009

Belles de Tunis

La calèche suivait sagement le flot de voitures qui allait se déverser sur les plages de la banlieue de Tunis De temps en temps, on faisait une pause, histoire de permettre aux chevaux de se soulager, soulagement qui attirait aussitôt une nuée de mouches. Pendant le long trajet, Myriam s’amusait de voir le mobilier que transportaient les « arabas » : matelas échafaudés à des hauteurs vertigineuses et entourés d’énormes plats à coucous .
Derrière chaque chariot pendait l’inévitable debouka sans laquelle aucune saison estivale ne saurait être réussie. Des carosses, des carroussas, laqués de bleu ciel ou de jaune safran, suivaient, parfois , attelés à des mulets par des colliers en cuir rehaussé de sequins et clos par des stores armoriés ou des jalousie. A sentir le parfum d’ambre et de jasmin qu’ils répandaient sur la route poussiéreuse , on devinait qui en était passager : quelque princesse beylicale ou le sérail d’un puissant seigneur qui prenait la route de La Marsa ou de Sidi Bou-Said.
Des voitures sur lesquelles trônait quelque armoire à glace s’arrêteraient à Carthage ou à Salammbô ; elles étaient bien françaises .Celles où brinquebalaient des tableaux présentant une Vierge Marie souriante, certainement siciliennes ou maltaises, finiraient leur course au Kram.

Nine MOATI

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