jeudi 9 octobre 2008

Un homme sans femme

Louis n'avait plus peur de Guillaumin, il connaissait la fragilité des hommes sans femme, poussés par la vie à l'isolement, d'un seul coup égarés au milieu de leur fermes, de leurs champs, comme si la notion du temps des saisons leur échappait...Du côté de chez lui, souvent ceux-là finissaient par se pendre dans leur grenier ou se jeter dans un puits...
Guillaumin survivait, isolé, sauvage, fermé, conscient de n'être plus rien dans le pays, gêné de montrer une déchéance qu'il ne pouvait plus surmonter. D'un air gêné, il découvrait à Louis sa faiblesse, celle de l'homme qui n'a rien à perdre...
Jean Claude Ponçon
Le fantassin d'argile

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