Kader se souvenait de l'époque heureuse que Leila nommait "le temps des lilas", par référence à la station métro proche de l’appartement. Il se rendait alors très souvent à Paris .A l'aéroport, il découvrait sa belle soeur qui l'attendait en trépignant. Dès qu'il déposait sa valise, elle l'entraînait dehors,, impatiente de lui faire découvrir tous les trésors de la grande ville pour laquelle Henri IV abjura. Elle l'incitait à se lever tôt , et dès le départ d e Houcine, elle l'emmenait à travers les rues. Kader ne pouvait oublier ces longues promenades au cours desquelles le sein ferme et doux de Leila venait s'écraser contre son omoplate avec une insistance qu'il se devait de mettre sous le compte de l’inadvertance. D'étranges maladresses favorisaient de brefs frôlements de main, et la trouble lueur de leur regard soulignait leur émoi réciproque .Si la pluie les dissuadait de sortir,ils s'installaient au salon et se mettaient à deviser si gaiement qu'ils ne voyaient pas le temps passer. Kader avait noté que la présence de Hocine tempérait la joie de Leila et que ses rires s'étranglaient dès l'entrée de son mari. Il dut espacer ses visites ...
Rachid Mimouni
La malédiction